Tirer / Pousser
Rendez l’espace de travail ergonomique
Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter
Découvrez l’impact que peut avoir le ressenti professionnel
Découvrez la législation
Évaluation des risques
Si vos travailleurs doivent régulièrement pousser ou tirer une charge, vous êtes tenu de réaliser une analyse de risques en tant qu’employeur. Pour cela, il convient de commencer par dresser un inventaire des facteurs de risques (Art. VIII.1-1 et VIII.3-2 du code du bien-être au travail). Tenez compte du poids, de la distance à parcourir, de l’état du sol, etc. Dans la rubrique, « Évaluez l’espace de travail », vous trouverez plusieurs questions qui peuvent vous être utiles.
Mesures structurelles
Si un risque de surcharge est présent, l’employeur doit prendre des mesures visant à éliminer ou à réduire ce risque. Ces mesures peuvent être de nature organisationnelle ou technique.
- Mesures techniques : optimiser un moyen de transport (voir « Rendez l’espace de travail ergonomique »)
- Mesures organisationnelles : prévoir un chemin libre d’obstacles pour les déplacements (voir « Rendez l’espace de travail ergonomique »).
Formation et Instructions
Après la mise en place de mesures structurelles, des formations et instructions pratiques doivent être fournies aux travailleurs. Ainsi, vos travailleurs apprendront à optimiser leurs conditions de travail ainsi que leurs propres mouvements (voir « Informez les travailleurs sur les bonnes postures à adopter »).
Évaluation de santé
Avant qu’un travailleur ne commence à exercer une fonction qui implique de tirer ou pousser une charge régulièrement, celui-ci doit être soumis à une évaluation de santé préalable. Par la suite, cette évaluation doit être répétée de manière périodique (tous les 3 ans pour les travailleurs de moins de 45 ans et tous les ans pour les travailleurs de plus de 45 ans).
Si vous souhaitez en savoir plus concernant la législation à ce sujet, vous pouvez la consulter dans le Code du bien-être au travail, Livre VIII, Titre 3 - Manutention manuelle de charges. Vous trouverez celui-ci sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale.
Évaluez l’espace de travail
Dresser un inventaire des facteurs de risque permet d’obtenir un aperçu des risques en matière d’ergonomie (ISO 11228-2). Les questions ci-dessous peuvent vous aider à évaluer les risques pour la santé :
- Les arrêts sont-ils fréquents ou sporadiques ?
- L’espace de manœuvre est-il étroit ou suffisamment large ?
- L’ouverture des portes est-elle manuelle ou automatique ?
- Y a-t-il des obstacles ou le chemin est-il dégagé ?
- L’éclairage est-il insuffisant ou suffisant ?
- Le sol est-il endommagé ou en bon état ?
- Y a-t-il des pentes (> 5°) ou le sol est-il plat ?
- S’agit-il d’un espace de travail étroit ou adapté aux tâches réalisées ?
Grâce aux questions ci-dessus, vous avez maintenant un aperçu des points d’actions en matière d’ergonomie. Que faire ensuite ? Dans les rubriques, « Rendez l’espace de travail ergonomique » et « Informez les travailleurs sur les bonnes postures à adopter », vous trouverez différentes solutions.
Rendez l’espace de travail ergonomique
En répondant aux questions de la partie « Évaluez votre espace de travail » , vous obtenez un aperçu des obstacles en matière d’ergonomie. En premier lieu, il convient de chercher des solutions visant à créer des conditions de travail plus ergonomiques. Il est grand temps d’agir !
Automatisez le transport
Si pousser ou tirer une charge est très éprouvant en raison du chargement ou de l’environnement, prévoyez un moyen de transport à moteur. Le transport d’une palette lourde sera plus simple avec un transpalette à moteur électrique. Si seul le démarrage est difficile, un transpalette équipé d’un système d’aide au démarrage peut suffire. Il est également possible d’équiper des chariots normaux de moteurs.
Optimisez le chariot
Diamètre des roues
Le diamètre des roues est défini en fonction du type de déplacement. Si vous devez régulièrement vous déplacer avec le chariot, optez pour un chariot avec un diamètre des roues plus petit (+/- 125 mm). La force nécessaire pour s’arrêter et repartir est moins importante. Le diamètre des roues évolue en fonction de la distance à parcourir. Le revêtement de sol joue également un rôle capital. Si vous devez régulièrement passer sur un sol inégal, choisissez des roues avec un diamètre plus important. Celles-ci auront moins de chances de se coincer dans les inégalités.
Placement des roues
Le placement des roues influe sur deux aspects importants lors du transport : la manœuvrabilité et la tenue de route.
- Si votre chariot doit être facilement manœuvrable (mouvements latéraux), optez pour un chariot à 4 roues pivotantes. Attention : ce type de chariot est plus difficile à contrôler dans les virages et offre une moins bonne tenue de route.
- Si vous devez déplacer le chariot sur de longues distances, choisissez un chariot à 2 roues fixes et 2 roues pivotantes. Une disposition alternative (voir schémas) est également possible.
Entretien correct
Un bon entretien des roues est nécessaire afin de garantir une fonctionnalité optimale du chariot. Sans entretien, les roues risquent de développer des problèmes et des défauts, ce qui rend le transport plus difficile.
Poignées
Les poignées assurent que le moyen de transport peut être déplacé dans une position adéquate.
- Les poignées verticales sont préférables, avec une hauteur comprise entre 93 et 124 cm et une largeur équivalente à l’espace entre les épaules. Ainsi, tous les opérateurs, qu’ils soient grands ou petits, peuvent utiliser le moyen de transport à la hauteur qui leur convient.
- Si vous optez pour une poignée horizontale, celle-ci se trouve idéalement entre 107 et 112cm de hauteur.
- Utilisez des gants pour une meilleure prise en main.
Hauteur du chariot
La hauteur du chariot ne doit pas dépasser 1m45, de manière à conserver une bonne visibilité. Avec un chariot plus grand, vous aurez tendance à tirer le chariot et le saisir au-dessus des épaules, ce qui est une posture plus néfaste d’un point de vue ergonomique. S’il est nécessaire d’empiler de nombreux objets, un chariot bas est conseillé.
Optimisez l’environnement
Chemin dégagé
Assurez-vous que le parcours est aussi dégagé que possible avant et pendant le transport interne. Enlevez les obstacles des chemins utilisés pour le transport interne, équipez les portes d’accès de systèmes d’ouverture automatique, etc.
Adaptations ou réparations
Réalisez les adaptations ou réparations nécessaires sur les trous ou nids-de-poule sur le revêtement de sol des chemins utilisés pour le transport interne.
Éclairage naturel
Profitez de la lumière naturelle autant que possible. Si cela n’est pas possible, prévoyez un éclairage artificiel de bonne qualité.
Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter
En tant qu’employeur, vous êtes tenu d’informer vos travailleurs sur la façon dont ils peuvent eux-mêmes réduire la charge physique liée à leur travail (Art. VIII. 1-5 et VIII. 3-7 du code du bien-être au travail). Vous trouverez ci-dessous quelques conseils pour vos travailleurs.
Optimisez les circonstances
Tirer et pousser peut s’avérer néfaste pour votre corps en raison de différents facteurs. En tant que travailleur, vous ne pouvez pas influer sur tous les facteurs. Toutefois, il peut vous être bénéfique de chercher des solutions visant à alléger la charge éprouvée en poussant/tirant.
Quelques conseils :
- Enlevez les obstacles sur votre trajet
Les obstacles vous obligent à manœuvrer de manière plus intensive et à vous arrêter plus souvent.
- Il est préférable de pousser que de tirer
- Pousser un objet implique moins de rotation du tronc que tirer.
- Pousser vous permet d’utiliser votre poids du corps.
- Vos muscles abdominaux produisent plus de force lorsque vous poussez une charge devant vous.
- Ne faites de piles trop hautes
De cette manière, vous conservez une visibilité dégagée devant vous. Si votre chariot est trop chargé, vous ne pouvez plus le pousser de manière confortable et sécurisée.
- Poids de la charge
Le risque d’accidents du travail est limité pour les chariots manuels avec une charge en dessous de 300 kg. À partir de 500 kg, ce risque augmente.
- Définissez à l’avance le chemin à emprunter
Le chemin le plus ergonomique n’est pas forcément le plus court. Il convient de tenir compte de facteurs tels que le revêtement de sol (trous, pente, etc.), les obstacles (portes, coulées, etc.), les virages (serrés) que vous devez emprunter, etc.
- Déplacez les chariots lourds à deux ou utilisez un dispositif d’aide
- Contrôlez régulièrement la présence de défauts sur le chariot et parlez-en à votre responsable.
Optimisez vos propres actions
Chargement du chariot
- Évitez de surcharger le chariot afin d’assurer une visibilité adéquate sur le chemin à emprunter.
- Les manœuvres sont plus faciles si le chargement n’est pas concentré sur les roues pivotantes.
Mettre le chariot en mouvement
- Assurez-vous de toujours vous trouver du côté des roues pivotantes. Les manœuvres seront plus faciles et demanderont moins de force.
- Tenez-vous debout de manière stable et maintenez votre équilibre.
- Utilisez toujours vos deux bras, de manière à appliquer la charge de manière symétrique sur vos épaules et vos bras.
- Ne mettez pas le chariot en mouvement de manière brusque et puissante. Appliquez la règle des trois secondes : comptez jusqu’à trois en appliquant la force.
- Penchez-vous vers l’avant pour pousser et vers l’arrière pour tirer. Vous utiliserez ainsi le poids de votre corps de manière efficace.
- Portez des gants de travail pour une meilleure prise en main.
Déplacer le chariot
- Ne jamais pousser et tourner en même temps, faites l’un ou l’autre.
- Ne faites jamais tourner le chariot autour de vous, cela cause une rotation du dos. Placez-vous sur le côté du chariot et emmenez-le dans votre mouvement.
- Tirer ou pousser dans un rythme tempéré et calme, pas se presser.
Découvrez l’impact que peut avoir le ressenti professionnel
Des études ont prouvé que les travailleurs qui subissent une pression importante au travail, qui ont peu d’autonomie, qui manquent de soutien de la part des collègues ou des dirigeants ont plus de chances de développer des problèmes physiques. Les facteurs psychosociaux jouent également un rôle dans le développement de plaintes physiques. Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez le thème Risques psychosociaux (RPS) sur BeSWIC (Centre de connaissance belge sur le bien-être au travail).
Que pouvez-vous faire en tant qu’employeur ?
Diminuer la pression au travail
Une pression au travail élevée peut causer un surmenage ou du stress, ce qui peut engendrer des problèmes physiques. Suivez les étapes suivantes :
- Identifiez les signes à temps. Soyez attentif à la fatigue, à un nombre d’heures supplémentaires important et aux délais non respectés.
- Donnez suffisamment de marge de manoeuvre à vos travailleurs pour établir un planning adéquat. Assurez-vous qu’ils définissent les priorités et qu’ils répartissent leurs tâches.
- Veillez à ce que vos travailleurs aient la possibilité de dire « non » s’ils ont déjà beaucoup de travail.
- Ne pensez pas trop vite qu’un rythme de travail élevé est temporaire.
- Essayez d’intégrer des périodes calmes après les périodes intensives.
- Intercalez suffisamment de pauses. Vous interromprez ainsi les périodes de travail plus intensives. Incitez tout le monde à prendre une pause midi. N’hésitez pas à montrer l’exemple.
- Prévoyez une certaine variété des tâches de manière à ce que vos travailleurs alternent tâches exigeantes et moins contraignantes.
- Favorisez la collaboration entre collègues. De cette manière, ils ne seront pas seuls et la pression sera partagée.
- Discutez régulièrement de la pression au travail lors de moments de concertation.
- Évaluez régulièrement la capacité de votre travailleur à réaliser le travail. Cherchez des solutions ensemble.
Assurez-vous que vos collègues organisent leur travail
Le stress diminue lorsque vos travailleurs sont autonomes, c’est-à-dire qu’ils sont en mesure de planifier leurs tâches, qu’ils peuvent choisir leurs missions, leur manière de travailler, etc.
- Déterminez si vos travailleurs ont besoin de plus d’autonomie. Déterminez avec eux à quels moments ils souhaitent prendre des décisions eux-mêmes et quand ils préfèrent que cela vienne de plus haut.
Soutien social des collègues et des dirigeants
- Veillez à assurer une ambiance agréable au travail en stimulant les discussions informelles sur le lieu de travail ou en mangeant ensemble. N’hésitez pas à montrer l’exemple.
- Incitez vos travailleurs à s’entraider et à demander de l’aide en cas de besoin.
- Assurez-vous de discuter des différends. Vous éviterez ainsi les situations de conflit.
- Assurez-vous que vos travailleurs se sentent valorisés en leur adressant un compliment lorsqu’ils ont fourni du bon travail.
Besoin d’aide ?
En premier lieu, vous pouvez vous adresser à vos collaborateurs pour une aide interne. Une concertation entre personnes provenant de différents départements/équipes peut contribuer à identifier les problèmes et à trouver des solutions ensemble dans le but d'améliorer les conditions de travail.
En outre, plusieurs outils sont mis à votre disposition gratuitement :
Publications
Les publications sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale :
- Prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) - Brochure générale d’information
- Manutentions manuelles - Guide pour évaluer et prévenir les risques
- Manutentions manuelles - FIFARIM - Fiche d’identification des facteurs de risque liés à la manutention
Vidéo
Napo sur YouTube : Napo dans... Allégez la charge !
Sites
Sur BeSWIC :
- Thème Troubles musculosquelettiques (TMS)
- Thème Ergonomie : Aménager un lieu de travail de manière ergonomique
Pour plus d’information ou pour obtenir un soutien dans la réalisation d’actions de prévention, veuillez contacter votre service externe pour la prévention et la protection au travail. Sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, vous trouverez un aperçu des services externes agréés.
Images
Copyright PREVENT pour la majorité des images.
Source du schéma 'Placement des roues' : www.ergonomiesite.be (en néerlandais).