Mouvements répétitifs

Découvrez la législation

Évaluez l’espace de travail

Rendez l’espace de travail ergonomique

Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter

Découvrez l’impact que peut avoir le ressenti professionnel

Besoin d’aide ?

Découvrez la législation

Évaluation des risques

Si vos travailleurs doivent régulièrement effectuer les mêmes mouvements, il vous est conseillé de réaliser une analyse de risques  en tant qu’employeur. Pour cela, il convient de commencer par dresser un inventaire des risques. Tenez compte de la posture de travail, de la force nécessaire, de la fréquence des manipulations, etc. Dans la rubrique « Évaluez l’espace de travail », vous trouverez plusieurs questions qui peuvent vous être utiles.

Lorsque vos travailleurs doivent régulièrement utiliser des outils vibrants (tels qu’une boulonneuse ou un marteau piqueur), leurs mains et leurs bras sont particulièrement affectés. En tant qu’employeur, vous êtes tenu d’analyser le risque de surcharge due aux vibrations des bras et des mains. Les actions spécifiques et les valeurs limites sont reprises dans la législation (Art. V.3-3).

Mesures structurelles

Si un risque de surcharge est présent, il est conseillé à l’employeur de prendre des mesures visant à éliminer ou à réduire ce risque. Tout d’abord, il convient de créer un environnement de travail sécurisé (Art. I 2-7 - voir « Rendez l’espace de travail ergonomique » ). Les équipements de travail doivent être confortables et ergonomiques (Art. V 3-12 - voir « Rendez l’espace de travail ergonomique » ) Certaines mesures organisationnelles (comme une rotation des tâches) peuvent également être utiles (Art. VIII 3-4 - voir « Rendez l’espace de travail ergonomique » ).

Formation et Instructions

Après avoir optimisé les conditions de travail, il est conseillé de prévoir des formations et instructions pratiques. Ainsi, vos travailleurs apprendront à optimiser leurs conditions de travail ainsi que leurs propres mouvements (voir « Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter »).

Évaluation de santé

Avant qu’un travailleur ne commence à exercer une fonction qui implique d’exécuter les mêmes mouvements de manière répétée, celui-ci doit être soumis à une évaluation de santé préalable. Par la suite, cette évaluation doit être répétée de manière périodique (tous les 3 ans pour les travailleurs de moins de 45 ans et tous les ans pour les travailleurs de plus de 45 ans).

Si vous souhaitez en savoir plus concernant la législation à ce sujet, vous pouvez la consulter dans le Code du bien-être au travail, Livre VIII, Titre 3. Vous trouverez celui-ci sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale.

Évaluez l’espace de travail

En tant qu’employeur, il est important que vous sachiez dans quelle mesure vos travailleurs sont exposés à un risque de lésion de surcharge suite à des mouvements répétitifs. Les questions ci-dessous peuvent vous aider :

  • Votre travailleur doit-il répéter les mêmes mouvements durant de longues périodes (> 1 heure) ou bien les tâches sont-elles suffisamment variées ?
  • Le mouvement en question demande-t-il beaucoup de force ?
  • Les mains, poignets et avant-bras se trouvent-ils dans une position inconfortable de manière régulière ou prolongée ?
  • Le travailleur peut-il facilement saisir les pièces ou les outils ?
  • Doit-il régulièrement atteindre des objets éloignés ou en hauteur ?
  • Le tronc et le cou se trouvent-ils dans une position neutre ou sont-ils régulièrement penchés vers l’avant ?
  • Le travailleur est-il exposé à des vibrations des mains ou des bras de manière prolongée ?
  • L’éclairage est-il suffisant ?

Grâce aux questions ci-dessus, vous avez maintenant un aperçu des points d’actions en matière d’ergonomie. Et ensuite ? Dans les rubriques « Rendez l’espace de travail ergonomique » et « Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter », vous trouverez différentes solutions.

Rendez l’espace de travail ergonomique

En répondant aux questions de la partie « Évaluez l'espace de travail » , vous obtenez un aperçu des obstacles en matière d’ergonomie. En premier lieu, il convient de chercher des solutions visant à créer des conditions de travail plus ergonomiques. Il est grand temps d’agir !

Évitez les mouvements répétitifs

Bien que les mouvements répétitifs sont inévitables sur le lieu de travail, il serait bénéfique de les limiter ou de les supprimer.

Donc :

  • Dans la mesure du possible, automatisez les processus

    Par exemple, dans l'image ci-dessous, on utilise une machine qui façonne automatiquement la pâte.

    Un travailleur utilise une bouleuse, une machine qui forme des boules avec de la pâte.

  • Prévoyez une certaine variété des tâches

    Si vos travailleurs reçoivent un certain nombre de tâches spécialisées, ils devront toujours réaliser les mêmes manipulations. Toutefois, si vous apportez des changements, le corps souffre moins. De plus, cela comporte un second avantage ! Si les tâches sont moins spécialisées, il sera plus simple de remplacer les personnes absentes.

  • Instaurez une rotation du travail

    Les tâches liées à une fonction sont assez diverses : chacun exerce les tâches correspondantes à sa fonction et n’exerce aucune autre fonction. Si les résultats de cette méthode ne sont pas satisfaisants, implémentez une rotation dans le travail : les fonctions sont échangées, et chacune correspond à un ensemble de tâches. Attention ! La rotation dans le travail n’est efficace que si elle implique une variation importante par rapport à une fonction spécifique.

    Si votre travailleur passe d’un poste de travail qui implique de nombreux mouvements répétitifs à un autre poste qui implique le même type de mouvements, le risque de surcharge ne diminue pas fortement.

  • Accordez suffisamment de pauses à votre travailleur.

Améliorer la position du tronc / du cou

Hauteur de travail

Il est très important de réaliser des mouvements intensifs et répétitifs à une hauteur adéquate, afin de garder le corps dans une position neutre autant que possible. Tenez compte du type de mouvement à réaliser et de la force nécessaire :

  • Lorsque vous devez effectuer des tâches de haute précision, la surface de travail doit idéalement se situer à hauteur du coude ou même 5 à 10 cm plus haut (A). De cette manière, le travailleur dispose d’une vue correcte sur l’objet de travail et maintient une position neutre au niveau des épaules et des bras.
  • Si moins de précision est importante ou que vous devez utiliser plus de force, la surface de travail se trouve idéalement 5 à 10 cm sous le niveau du coude (B).
  • Il reste préférable de réaliser les tâches très lourdes debout. Afin de pouvoir développer une force optimale, les manipulations ont lieu 20 cm sous le niveau du coude (C).

La figure présente les situations A, B et C, où la table de travail se trouve à chaque fois à une hauteur différente adaptée aux différents types de travail (travail de précision, travail nécessitant plus de force, travail lourd).

C’est un mauvais exemple, il y a une croix rouge sur l’illustration. Les mains et les bras de la travailleuse ne sont pas en position neutre. Le bras droit est plié trop haut, au niveau de l’épaule, et la main est pliée au niveau du poignet.C’est un mauvais exemple, il y a une croix rouge sur la photo. Une coiffeuse ne coupe pas les cheveux de la cliente en adoptant une position neutre. Son bras gauche est levé au-dessus de l’épaule.

C’est un bon exemple, il y a une coche verte sur l’illustration. Les mains et les bras de la travailleuse sont en position neutre.C’est un bon exemple, il y a une coche verte sur la photo. Un coiffeur coupe les cheveux de son client en ayant une posture correcte en ayant les mains et les bras en position neutre.

Il n’est pas toujours possible de réaliser les tâches à une hauteur adéquate.

Parfois, c’est l’environnement qui définit la hauteur de travail (récolte de légumes). Utiliser des dispositifs d’aide adéquats (genouillères, etc.) permet d’améliorer considérablement la hauteur et la posture de travail.

C’est un bon exemple, il y a une coche verte sur l’illustration. L’illustration est une photo détaillée de la jambe du travailleur. Le travailleur porte une genouillère.C’est un bon exemple, il y a une coche verte sur la photo. Le travailleur est à genoux pour s’occuper de plantes.

Distance

Il est conseillé de réaliser toutes les manipulations dans une zone de travail confortable, afin que le travailleur garde une posture neutre au niveau des épaules et du tronc. La distance recommandée varie selon la fréquence à laquelle il est nécessaire d’attraper un objet :

  • manipulations à effectuer de manière fréquente ou continue : distance < 30 cm
  • manipulations à effectuer de manière moins fréquente : distance < 45 cm
  • manipulations à effectuer de manière rare : distance < 60 cm

La figure illustre, via des zones de couleurs différentes, du plus foncé au plus proche de la personne au plus clair, la distance d’atteinte appropriée selon la nature de la tâche :  proche de la personne pour un travail continu, suivi par un travail fréquent et enfin par un travail accessoire, où la distance peut être plus grande. C’est la zone la plus claire.

Bras et mains d’un travailleur qui pétrit de la pâte à une bonne distance, proche de lui.

Améliorer la position des mains / des poignets / du cou

Les outils ergonomiques permettent à vos mains et à vos poignets d’adopter une position aussi neutre que possible. Pensez à consulter nos recommandations pour l’achat d’outils.

  • Poids

    En optant pour des outils légers et compacts, vous diminuez la charge musculaire des mains et des bras. Il est conseillé d’utiliser des appareils aussi légers et compacts que possible ! Pour les outils plus lourds, un système de suspension peut considérablement alléger le travail.

  • Poignée

    Pour une prise en main puissante et confortable, le diamètre d’une poignée cylindrique doit être d’environ 4 cm. Placer la poignée perpendiculairement par rapport au mouvement permet au poignet de rester dans une position neutre.

    C’est un bon exemple, il y a une coche verte sur la photo. Une main tient un couteau avec une poignée cylindrique, ce qui permet une préhension ferme et confortable.C’est un mauvais exemple, il y a une croix rouge sur la photo. Une main tient un couteau qui n’est pas muni d’une poignée appropriée.

    Attention ! Pour les poignées destinées à accueillir les doigts, la méthode décrite ci-dessus peut causer une pression néfaste ou des frictions pour les doigts. À quoi doit ressembler une poignée ?

    • uniforme, ronde ou ovale
    • suffisamment longue et légèrement courbée (afin que tous les doigts puissent se positionner de manière confortable)
    • pas trop glissant, de manière à ne pas devoir développer trop de force. Choisissez une poignée avec suffisamment de grip (caoutchouc).
  • Gants

    Les gants sont souvent nécessaires afin de protéger les mains des lésions, mais ils doivent être adaptés à  tâche à réaliser. Dans le cas contraire, la prise en main de l’objet de travail diminue, ce qui implique d’exercer plus de force.

Limitez les vibrations des mains et des bras

Bien que les vibrations des mains et des bras sont inévitables sur le lieu de travail, il serait bénéfique de les limiter au maximum. Cela est possible en:

  • tenant compte de différents facteurs lors de l’achat :
    • la puissance doit être adaptée au travail (elle est souvent déterminante pour le poids)
    • la forme doit être adaptée au travail (position de la poignée)                         
    • les améliorations techniques en matière de réduction des émissions pour les machines et les outils (marteau, burin, foreuse, disqueuse, etc.).

    Une disqueuse avec deux poignées, dont une au niveau du disque, tenue à deux mains de manière confortable.

  • éviter les postures néfastes
  • limiter le risque de faux mouvements lors de l’utilisation de machines vibrantes
  • limiter la force développée par le travailleur
  • mettre en place un programme d’entretien et d’enlèvement de matériel usagé
  • réduire la durée d’exposition en implémentant :
    • une rotation des tâches : alternance fonctionnelle des tâches, passer d’une tâche qui implique des vibrations à une autre qui n’en implique pas (et vice-versa)
    • des dispositions relatives à l’organisation du travail : travailler par deux et alterner régulièrement

Éclairage

Si l’éclairage est insuffisant, la qualité du travail et le confort du travailleur diminuent. Comment optimiser votre éclairage ? En premier lieu, il convient d’adapter l’éclairage général. Pour les tâches qui demandent plus de précision, un éclairage local est parfois recommandé. Assurez-vous que l’intensité lumineuse générale est suffisante afin d’éviter un contraste trop important. La disposition de l’armature et le positionnement de l’éclairage ne doivent pas être aveuglants. Les directives spécifiques sont décrites dans la législation (Art. III. 1-31 a III. 1-33, Annexe III. 1-2).

Informez vos travailleurs sur les bonnes postures à adopter

En tant qu’employeur, vous êtes tenu d’informer vos travailleurs sur la façon dont ils peuvent eux-mêmes réduire la charge physique liée à leur travail (Art. VIII. 3-7). Vous trouverez ci-dessous quelques conseils pour vos travailleurs :

  • Prévoyez suffisamment de rotation dans les tâches
  • Variez régulièrement la posture de travail

    Ainsi, il est bénéfique d’interrompre 30 minutes de travail assis par 155- minutes de travail debout.

  • Aménagez votre lieu de travail
    • Placez les objets dont vous avez régulièrement besoin près de vous, de manière à ne pas devoir tendre les bras pour les attraper.
    • Adaptez la hauteur de votre surface de travail en fonction de votre posture et de la tâche à réaliser (tenez compte du type de mouvement à réaliser et de la force à mettre en œuvre)
    • Réglez votre siège de bureau correctement.
  • Utilisez des dispositifs d’aide et matériaux appropriés

    Par exemple, n’utilisez pas une boulonneuse lourde si un modèle plus léger (qui implique moins de vibrations) suffit. Veillez également à utiliser les dispositifs d’aide correctement.

  • Prenez suffisamment de pauses et prévoyez un schéma de travail adapté, tout en tenant compte du temps nécessaire à la récupération.

Découvrez l’impact que peut avoir le ressenti professionnel

Des études ont prouvé que les travailleurs qui subissent une pression importante au travail, qui ont peu d’autonomie, qui manquent de soutien de la part des collègues ou des dirigeants ont plus de chances de développer des problèmes physiques. Les facteurs psychosociaux jouent également un rôle dans le développement de plaintes physiques. Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez le thème Risques psychosociaux (RPS) sur BeSWIC (Centre de connaissance belge sur le bien-être au travail).

Que pouvez-vous faire en tant qu’employeur ?

Diminuer la pression au travail

Une pression au travail élevée peut causer un surmenage ou du stress, ce qui peut engendrer des problèmes physiques. Suivez les étapes suivantes :

  • Identifiez les signes à temps. Soyez attentif à la fatigue, à un nombre d’heures supplémentaires important et aux délais non respectés.
  • Donnez suffisamment de marge de manœuvre vos travailleurs pour établir un planning adéquat. Assurez-vous qu’ils définissent les priorités et qu’ils répartissent leurs tâches.
  • Veillez à ce que vos travailleurs aient la possibilité de dire « non » s’ils ont déjà beaucoup de travail.
  • Ne pensez pas trop vite qu’un rythme de travail élevé est temporaire.
  • Essayez d’intégrer des périodes calmes après les périodes intensives.
  • Intercalez suffisamment de pauses. Vous interromprez ainsi les périodes de travail plus intensives. Incitez tout le monde à prendre une pause midi. N’hésitez pas à montrer l’exemple.
  • Prévoyez une certaine variété des tâches de manière à ce que vos travailleurs alternent tâches exigeantes et moins contraignantes.
  • Favorisez la collaboration entre collègues. De cette manière, ils ne seront pas seuls et la pression sera partagée.
  • Discutez régulièrement de la pression au travail lors de moments de concertation. Évaluez régulièrement la capacité de votre travailleur à réaliser le travail. Cherchez des solutions ensemble.

Assurez-vous que vos collègues organisent leur travail

Le stress diminue lorsque vos travailleurs sont autonomes, c’est-à-dire qu’ils sont en mesure de planifier leurs tâches, qu’ils peuvent choisir leurs missions, leur manière de travailler, etc.

  • Déterminez si vos travailleurs ont besoin de plus d’autonomie. Déterminez avec eux à quels moments ils souhaitent prendre des décisions eux-mêmes et quand ils préfèrent que cela vienne de plus haut. 

Soutien social des collègues et des dirigeants

  • Veillez à assurer une ambiance agréable au travail en stimulant les discussions informelles sur le lieu de travail ou en mangeant ensemble. N’hésitez pas à montrer l’exemple.
  • Incitez vos travailleurs à s’entraider et à demander de l’aide en cas de besoin.
  • Assurez-vous de discuter des différends. Vous éviterez ainsi les situations de conflit.
  • Assurez-vous que vos travailleurs se sentent valorisés en leur adressant un compliment lorsqu’ils ont fourni du bon travail.

Besoin d’aide ?

En premier lieu, vous pouvez vous adresser à vos collaborateurs pour une aide interne. Une concertation entre personnes provenant de différents départements/équipes peut contribuer à identifier les problèmes et à trouver des solutions ensemble dans le but d'améliorer les conditions de travail.

En outre, plusieurs outils sont mis à votre disposition gratuitement :

Publications

Sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale :

Vidéo

Napo sur YouTube : Napo dans... Allégez la charge !

Sites

Pour plus d’information ou pour obtenir un soutien dans la réalisation d’actions de prévention, veuillez contacter votre service externe pour la prévention et la protection au travail. Sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, vous trouverez un aperçu des services externes agréés.


Images

Copyright PREVENT pour la majorité des images.